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LA COUPE OÙ TOUT SE RÉUNIT - Éditorial du dimanche 14 juin 2020 - Saint Sacrement A

dimanche 14 juin 2020

La blancheur de l’hostie sacro-sainte irradie notre imaginaire de la « Fête-Dieu », comme on disait du temps où l’on processionnait dans toute la France à sa suite, tandis qu’elle s’avançait sous le dais et sur les pétales frais semés en avant par d’aimables voltigeuses. La tradition n’est pas perdue, elle s’honore encore en bien des lieux, sauf cette année où cette démarche cultuelle figurera auprès des victimes culturelles d’une crise sanitaire sans précédent, du moins dans la façon dont nous l’avons vécue.

Certes, le signe du pain et le thème du Corps se présentent d’abord dans la perception et la pratique de l’Eucharistie. La victime immaculée de la violence du monde est devenue notre nourriture de vie éternelle par la puissance de l’Esprit Saint qui a ressuscité le Crucifié. Chacun le reçoit tout entier dans le fragment qui lui échoit et tous sont unis en celui dont le sacrement fut sur l’autel. Mais il ne faudrait pas que derrière ce volet essentiel du diptyque, l’autre disparaisse.

Il faut dire que le Sang du Christ est un thème incommode pour bien des raisons, et d’abord parce qu’il se dédouble en celui de la Coupe, qui n’est pas moins important. Dans l’Écriture, la coupe symbolise le sort personnel d’une figure biblique, donc souvent une fin tragique. Cette note résonne dans la parole du Seigneur aux Apôtres Jacques et Jean : « Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire, être baptisés du baptême où je vais être plongé ? » Mais elle deviendra aussi la coupe de joie emplie du vin des Noces.

Avant de communier, le prêtre dépose dans le calice une parcelle d’hostie en prononçant ces mots : « Que le corps et le sang de Jésus Christ, réunis dans cette coupe, nourrisse en nous la vie éternelle ». Cette prière très belle et riche de sens, comme aussi tant d’autres de la messe, couronne les paroles sur « les mystères » en nous désignant la Coupe du salut : en elle, le « sang de l’Alliance », versé pour enlever le péché du monde, est celui du Verbe fait chair qui nous unit en lui pour la Vie.